Géopolitique de Sartre
Sartre et l’Afrique
Il y a une géopolitique et une géophilosophie de Sartre, où l’Afrique et les Africain-e-s ont une fonction éminente. Pour la définir, nous nous appuierons prioritairement sur les "préfaces africaines" de Sartre et sur les textes réunis dans Situations, V, c'est-à-dire par exemple : Orphée noir et les préfaces aux Portrait du colonisé – Portrait du colonisateur d’Albert Memmi, aux Damnés de la terre de Fanon, à La pensée politique de Patrice Lumumba. Nous essaierons également de rendre compte des principaux engagements de Sartre pour les Africain-e-s, notamment au cours de la Révolution algérienne.
Intervenants
Salim Abdelmadjid, Alice Cherki, Dominique Combe, Romuald Fonkua, Yala Kisukidi, Albert Memmi, Valentin Yves Mudimbe
Salle Celan
14h30-18h
Sartre et les Amériques
Au cours de ses deux longs voyages aux USA en 1945 et 1946, Sartre qui s’intéressait depuis longtemps au « pays de la modernité par excellence », fut frappé par les inégalités sociales et surtout par la discrimination raciale. S’il consacra de très beaux textes à la ville de New York, c’est aussi aux Etats-Unis que prit alors forme son engagement éthique. Peu de temps après, avec Orphée Noir, il découvrit et soutint le combat pour la négritude des poètes antillais, africains et malgaches. Enfin, c’est au cours de l’année 1960, avec ses voyages à Cuba et au Brésil, que Sartre poursuivit son travail politique auprès des groupes locaux qui s’engageaient dans un processus d’émancipation contre l’impérialisme états-unien et ou le colonialisme des grandes puissances occidentales.
Intervenants
Luiz Felipe de Alencastro, Annie Cohen-Solal, Cynthia Ghorra-Gobin, Jonathan Judaken, Daniel Maximin
Salle des Résistants
14h40-17h30
Sartre et l'Italie
L’Italie est pour Sartre un pays privilégié dans lequel, dès les années trente, il effectue plusieurs voyages rituels par an, plus spécialement à Rome, Venise, Naples et Capri, y nouant des amitiés avec des personnalités telles que les écrivains Alberto Moravia, Carlo Levi et Elio Vittorini, l’artiste Renato Guttuso, le réalisateur Gillo Pontecorvo, ou le secrétaire général du PCI, Palmiro Togliatti. En Italie, Sartre écrivit de très beaux textes littéraires, comme La reine Albemarle et le dernier touriste élaboré en 1952 puis abandonné, ou encore Tintoret, le séquestré de Venise. Mais comment évaluer aujourd’hui les représentations que Sartre proposa de la culture italienne, tant dans tous ses textes que dans les numéros spéciaux de sa revue Les Temps Modernes ?
Intervenants
Annie Cohen-Solal, Didier Francfort, Angelo d’Orsi, Marco Pacioni, Gilles Pécout, Judith Revel
Salle Histoire
17h30-19h15
Sartre et l’Asie
Nous n’emploierons le nom d’Asie que pour d’emblée en déconstruire la signification. C’est que la géographie de Sartre ne recoupe pas la division usuelle des continents, et que les peuples ne sont pas des données de la nature, mais des constructions historiques qui peuvent l’objet de réinventions collectives. Pour le montrer au moyen de ses concepts, nous nous intéresserons en l’occurrence et en particulier aux textes de Sartre sur la Chine et le Vietnam.
Intervenants
Salim Abdelmadjid, Michel Espagne, Dandan Jiang, Kwok Ying Lau, Phuong Ngoc Ngyuen
Salle Celan
18h15-20h45